Dans sa bio "Karl Marx ou l'esprit du monde" jacques Attali dépasse la simple énumération chronologique de la vie d'un homme. Il y décrit le raisonnement de Marx qui n'hésite pas à se remettre en cause par soucis d'exactitude, son amour pour sa famille malgré son refus d'être salarié se condamnant, lui et les siens, à la faim et la misère pour la majorité de sa vie, sa capacité intellectuelle à tout étudier brillamment (l'histoire, les mathématiques,le droit,les langues,la philosophie...). On y découvre un homme curieux de tout et émerveillé par toutes les avancées et découvertes technologiques de son époque comme l'électricité, le bateau à vapeur, la locomotive, la photocopieuse....
Mais par dessus tout, on y apprend d'où vient la gauche que l'on connait aujourd'hui avec toutes ses tendances (communisme, anarchisme, socialisme, , et d'autres qui n'existent plus comme les spartakistes,les bolcheviks de Lénine, les mencheviks de trotski...) et surtout comment les théories de Marx ont été récupérées et tronquées après sa mort par des Lénine et Staline où la dictature du prolétariat au service de la majorité pour mettre à bas l'appareil répressif (il faut se mettre dans le contexte de l'époque où les démocratie n'étaient toujours pas visibles en Europe la France était redevenue une monarchie sous Napoléon III, l'Allemagne sous le Kaiser et la Russie sous le tsar) tout en maintenant à la fois les libertés individuelles, la séparation des pouvoirs et la liberté de la presse devient une dictature du parti pour le pouvoir d'un seul homme.
Jacques Attali enfin, dans son dernier chapitre (pour ma part le plus important car traitant de notre futur à tous et révélateur de l'analyse personnelle de l'auteur ainsi que de son espoir qui n'est d'ailleurs pas contradictoire avec ceux de Marx); je vous en site le principal:
"En 1883 le monde était plein de promesses: la démocratie s'annonçait, la mondialisation s'esquissait, le progrès technique explosait. Puis les hommes ont pris peur de l'avenir; certains se sont alors servis de l'oeuvre du penseur le plus mondialiste (Marx) comme d'un alibi pour édifier des forteresses barbares. ...
Mais par dessus tout, on y apprend d'où vient la gauche que l'on connait aujourd'hui avec toutes ses tendances (communisme, anarchisme, socialisme, , et d'autres qui n'existent plus comme les spartakistes,les bolcheviks de Lénine, les mencheviks de trotski...) et surtout comment les théories de Marx ont été récupérées et tronquées après sa mort par des Lénine et Staline où la dictature du prolétariat au service de la majorité pour mettre à bas l'appareil répressif (il faut se mettre dans le contexte de l'époque où les démocratie n'étaient toujours pas visibles en Europe la France était redevenue une monarchie sous Napoléon III, l'Allemagne sous le Kaiser et la Russie sous le tsar) tout en maintenant à la fois les libertés individuelles, la séparation des pouvoirs et la liberté de la presse devient une dictature du parti pour le pouvoir d'un seul homme.
Jacques Attali enfin, dans son dernier chapitre (pour ma part le plus important car traitant de notre futur à tous et révélateur de l'analyse personnelle de l'auteur ainsi que de son espoir qui n'est d'ailleurs pas contradictoire avec ceux de Marx); je vous en site le principal:
"En 1883 le monde était plein de promesses: la démocratie s'annonçait, la mondialisation s'esquissait, le progrès technique explosait. Puis les hommes ont pris peur de l'avenir; certains se sont alors servis de l'oeuvre du penseur le plus mondialiste (Marx) comme d'un alibi pour édifier des forteresses barbares. ...
il n'est plus possible aujourd'hui de définir les classes sociales...
Malgré cela, la théorie de Marx retrouve tout son sens dans le cadre de la mondialisation d'aujourd'hui, qu'il avait prévue. Nous assistons à l'explosion du capitalisme, au bouleversement des sociétés traditionnelles, à la monté de l'individualisme ... à la concentration du capital, aux délocalisations ... à l'essor de la précarité, au fétichisme des marchandises ... Tout cela Marx l'avait prévu.
... Le taux de rentabilité reste l'objectif majeur; pour le préserver, voire l'accroître, les salaires continuent d'augmenter moins vite que la productivité et l'Etat continue de prendre à sa charge une part croissante des dépenses sociales et de recherche.
Demain- si la mondialisation n'est pas une nouvelle fois remise en cause- le maintien de la rentabilité du capital ne pourra pas passer par une sociabilisation mondiale des pertes, faute d'un Etat mondial; il passera de par la baisse du coût du travail, c'est à dire par des délocalisations, le démantèlement de la protection sociale et le remplacement accéléré de certains services par des produits industriels, ... Autrement dit par l'automatisation des services de loisirs, de santé et d'éducation.
... le fétichisme de la consommation dont Marx a tant parlé, retardera alors - peut être à jamais- dans la fascination du spectacle indéfiniment renouvelé des marchandises, l'avènement de la révolution, elle-même devenue un spectacle donné par quelques terroristes au reste du monde.
Lorsqu'il aura ainsi épuisé la marchandisation des rapports sociaux et utilisé toutes ses ressources, le capitalisme, s'il n'a pas détruit l'humanité, pourrait aussi ouvrir à un socialisme mondial ... Pour le dire autrement, le marché pourrait laisser place à la fraternité.
... Le taux de rentabilité reste l'objectif majeur; pour le préserver, voire l'accroître, les salaires continuent d'augmenter moins vite que la productivité et l'Etat continue de prendre à sa charge une part croissante des dépenses sociales et de recherche.
Demain- si la mondialisation n'est pas une nouvelle fois remise en cause- le maintien de la rentabilité du capital ne pourra pas passer par une sociabilisation mondiale des pertes, faute d'un Etat mondial; il passera de par la baisse du coût du travail, c'est à dire par des délocalisations, le démantèlement de la protection sociale et le remplacement accéléré de certains services par des produits industriels, ... Autrement dit par l'automatisation des services de loisirs, de santé et d'éducation.
... le fétichisme de la consommation dont Marx a tant parlé, retardera alors - peut être à jamais- dans la fascination du spectacle indéfiniment renouvelé des marchandises, l'avènement de la révolution, elle-même devenue un spectacle donné par quelques terroristes au reste du monde.
Lorsqu'il aura ainsi épuisé la marchandisation des rapports sociaux et utilisé toutes ses ressources, le capitalisme, s'il n'a pas détruit l'humanité, pourrait aussi ouvrir à un socialisme mondial ... Pour le dire autrement, le marché pourrait laisser place à la fraternité.
... La gratuité, l'art du "faire" et non du "produire" ...
Comme il n'y a pas d' Etat mondial à prendre, cela ne saurait passer par l'exercice d'un pouvoir à l'échelle planétaire, mais une transition dans l'esprit du monde- Cette "évolution révolution" si chère à Marx- par un passage à la responsabilité et à la gratuité. Tout homme deviendrait citoyen du monde et le monde serait enfin fait pour l'homme.
... Pour y parvenir, les générations à venir se souviendront du proscrit Karl Marx qui, dans la misère londonienne (où il s'était exilé) pleurant ses enfants morts, rêva d'une humanité meilleure. Ils reviendront alors vers l'esprit du monde et son message principal: l'homme mérite qu'on espère en lui."
Alors, Jacques Attali Marxiste?
Ses détracteurs pourront s'interroger.
Enfin, avant de tenter de répondre,
retenez cette déclaration :
Ses détracteurs pourront s'interroger.
Enfin, avant de tenter de répondre,
retenez cette déclaration :
"je ne suis pas marxiste" (Karl Marx)
Toute sa vie, Marx choisit de privilégier la liberté, de confronté ses idées avec les faits, de refuser que sa doctrine se fige, qu'on fasse de lui un idéologue explique Jacques Attali.
on ne peut pas se contenter de juger un homme sur ses analyses dont le résultat découle de ce qui est et dont l'analyseur n'est pas responsable. Seules ses aspirations ou ses espérances dévoilent son intérieur et ici, nous pouvons lire en lui (en eux je dirais) et il m'a séduit