Ancien de la DST (17 ans de maison), jean françois gayraud dans un entretien publié dans la revue élément n°161 :
la première guerre financière contemporaine a été menée par l'état fédéral américain contre ses alliés japonais et européens, lorsque le président nixon a mis fin unilatéralement en 1971 à la convertibilité du dollar en or.cette décision stratégique prise pour faire face aux déficits commerciaux et budgétaires américains a profondément transformé le système financier international tel qu'il avait été créé à la sortie de la seconde guerre mondiale par les accords dits de bretton woods. afin de financer un système américain toujours plus avide de liquidités, washington a fait de wall street la première place financière mondiale. les politiques de dérégulation amorcées dans les années 80 ont ensuite donné naissance à des mastodontes financiers qui ont peu à peu conquis leur autonomie face au pouvoir politique. depuis la mise en oeuvre de dérégulation, d'abord aux états unis, puis en europe, la finance n'est elle pas devenue un phénomène de pouvoir, avec de véritables puissances, poursuivant des objectifs propres? la dérégulation des années reagan et clinton a sorti le génie de la lampe: la haute finance s'est émancipée au détriment des états et des peuples.
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quand le coût du travail est réduit à sa plus simple expression, il n'est pas difficile de s'enrichir, d'être "compétitif". le commerce est souvent une forme de guerre détournée, voire clairement affichée. ... le commerce ne pacifie pas mécaniquement les rapports sociaux et internationaux s'il ne s’inscrit pas dans un jeu de règles équilibrées et respectées. les économistes parlent alors de "régulation". les moralistes, un gros mot pour les libéraux, évoqueraient simplement la justice..."