Samedi 19 septembre 2009 à 10:18
La crise est sans surprise et ne fait qu'accélérer l'appauvrissement de la population mondiale au profit de minorités que le système capitaliste, toujours plus gourmand et égoïste, favorise.
Cependant tout n'est peut être pas perdu. Les Etats sembleraient enfin se réveiller et craindre que la misère grandissante des gens mette en péril leur ordre établi. Ainsi, pour la première fois, l'Organisation Internationale du Travail participera au prochain G20.
Son directeur M.Juan Somaria, dans une interview du Figaro du 17/09/09, déclare que la crise "couvait depuis longtemps. cela fait 30ans que la politique économique dominante va à l'encontre des valeurs fondamentales de l'OIT, essentiellement le respect pour la dignité du travail."
"La mondialisation, en dépit d'une croissance rapide, créait peu d'emplois. Le modèle dominant a mis l'accent sur le besoin de flexibilité. On voulait un monde où on embauche et on licencie avec facilité ... La sécurité au travail s'est retrouvée plombée".
Aujourd'hui, "la montée de l'insécurité touche de plus en plus de travailleurs qui éprouvent un sentiment d'injustice à l'égard d'évènements dans lesquels ils n'ont aucune responsabilité."
"C'est le secteur financier qui nous a plongé dans un tel pétrin".
"Je crois qu'une majorité de chefs d'Etats et de gouvernements comprennent que l'emploi et la protection sociale sont au coeur de la reprise et de la stabilisation du système social".
Et le secrétaire général de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique, angel Gurria, d'ajouter:
"La lutte contre le chômage est d'autant plus une priorité qu'il risque de freiner la reprise économique".
Dans son rapport l'OCDE affirme en effet le risque que cette crise fasse baisser le niveau de vie et l'appauvrissement de la population, la dégradation de la santé, l'augmentation de la délinquance et une diminution du potentiel de croissance.
"Cette reprise de l'emploi doit être une préoccupation mondiale qui nécessite des mesures vigoureuses".
"Il s'agit, d'une part, de réduire les licenciements et , d'autre part, de renforcer les dispositifs de protection sociale afin d'assurer un revenu aux chômeurs".
Et, concernant le chômage, le rapport annuel de l'OCDE annonce que le pire est devant nous. Dans toutes les crises la reprise de l'emploi suit de plus loin celle de la production. Plus de 10 millions d'emplois sont encore menacés et le chômage pourrait atteindre 10% en 2010 pour les 30 pays de l'OCDE (11.2% pour la France. 9.7% en juin de cette année 2009). Déjà entre décembre 2007 et juillet 2009 15.1 millions de personnes se sont ajoutées aux autres chômeurs; c'est presque autant qu'en 10 ans entre les 2 chocs pétroliers.