Beaucoup de choses évoquées dans ce film, la banalisation de la mort de l'autre par le sens du travail bien fait, la culpabilité d'avoir aimé sans le savoir une complice de la mort et de l'aimer encore après connaissance des faits. La honte, celle de ne pas avoir atteint le niveau de culture moyen et préférer la peine la plus lourde plutôt que d'avouer son analphabétisme, comme les handicapés n'osent affronter la rue à cause de ses moqueries, de sa brutalité. La non solidarité de ses semblables où la fidélité ne fonctionne que lorsque le pouvoir est avec eux. La justice, plus aptes à condamner les exécutants que les hauts responsables du système en lui même. Cette même justice qui ne défend pas la moral mais la loi selon les textes existants de l' époque où sont jugés les faits.
Que penser de ces procès qui condamnent des hauts responsables nazis qu'une fois ces derniers mis à la retraite car plus utilisables par les sociétés ou administrations (combien de hauts responsables nazis ont été recrutés par la C.I.A.?)?
Combien d'autres, en France, sont ils devenus haut fonctionnaires ou pire encore ont été embauchés dans les services de la justice?
On a eut beau juger des criminels et des complices nazis choisis ou pris entre les mailles des filets des organisations privées, tant que des régimes et notre civilisation accepteront l'injustice sociale, et qu'aucune démocratie ne condamnera ouvertement tout non respect de la nature humaine et de ses droits fondamentaux ou, pire encore, commercera avec les Etats assassins, cette justice perdra en crédibilité et conservera un arrière goût d'hypocrisie et de tromperie ... de diversion, comme un personnage du film le dit. Alors on la soupçonnera de servir un camp et non la justice.
Le livre est fabuleux. J'adore :)