Exposition des oeuvres du peintre figuratif Francis Gruber
au musée des beaux arts à Nancy jusqu'au 17 août
puis du 18 septembre au 31 décembre
au musée d'arts Roger Quilliot à Clermont Ferrand
Ce tableau fut exposé sous l'occupation allemande en 42 dans une galerie parisienne pour une
expo où trente peintres devaient réaliser une peinture évoquant leur maître de prédilection.
Francis Gruber choisi le graveur Jacques Caillot Symbol à lui tout seul de pacifisme et de résistance.
Il représenta ici fidèlement l'une de ses oeuvres "le mandiant à la jambe de bois" issue de la série
les gueux. Malgré de nombreux symboles de résistance la censure ne fit enlever qu'un bouquet
de fleur aux couleurs du drapeau français que brandissait le personnage principal.
Né à Nancy, Francis Gruber n'a pas suivi la mode de l'art abstrait des années 30 où il lui préféra l'art figuratif et rejoindra le mouvement expressionniste français. Durant le trouble de ces années , avec la montée des fascismes, sa peinture se caractérisa par un réalisme cataclysmique avec ses visages grimaçants de douleur. Ses traits sont acérés et vifs autant que sa vie fut brève comme l'éclair; sa peinture est celle du chaos et du déséquilibre humain. Comme si la fragilité de sa santé l'avait rendu plus réceptif à son environnement où tout allait trop vite où tout s' obscurcissait. Francis Gruber peigni tel un visionnaire, comme s'il avait pressenti la catastrophe mondiale et les atrocités humaines qui arrivèrent.
"Job" peint vers la fin de la guerre. Sur la feuille peinte on lit:
« Maintenant encore, ma plainte est une révolte, et pourtant ma main comprime mes soupirs… »
tirée d'une vieille bible que Francis Gruber avait trouvée chez lui puis lu.
« Maintenant encore, ma plainte est une révolte, et pourtant ma main comprime mes soupirs… »
tirée d'une vieille bible que Francis Gruber avait trouvée chez lui puis lu.
Asthmatique, Francis Gruber ne sera pas mobilisé pendant la seconde guerre mondiale, il rejoindra alors le front des artistes de la résistance. Depuis les années 1930, Francis Gruber a toujours été un peintre engagé, notamment au sein de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires puis de la Maison de la culture. Après guerre il sera adhérent, comme nombre d’artistes de sa génération, du Parti communiste français.
il mourut à Paris en 1948, à 36ans, de tuberculose.